3 août 2011

Le billet dansant et chantant de Cunégonde de Hauteville

Épisode 2. Fred et Ginger ou la comédie musicale pétillante et sophistiquée

Dans le billet précédent, nous avons évoqué trop rapidement le duo mythique de la comédie musicale “classieuse” : Ginger Rogers et Fred Astaire. Cette inconséquence va être bien vite réparée !

Première mise au point : non, Ginger et Fred n’étaient pas un couple « à la ville », mais ils ont incarné « à l’écran », le temps de dix films, la quintessence du glamour et de la grâce.
C’est dans les années 1930 que le duo s’est formé et ils vont enchaîner neuf films en huit ans pour la RKO. Ensemble, ils révolutionnent littéralement la comédie musicale hollywoodienne, introduisant dans leurs films des séquences dansées d’une élégance et d’une virtuosité sans précédent. Les chansons sont spécialement composées pour eux par les compositeurs les plus populaires de l’époque (Irvin Berlin, George Gershwin, Cole Porter…)



Extrait de « Sur les ailes de la danse » : 3 minutes de danse virevoltante en une seule prise ! Fred Astaire, très pointilleux, exigeait que ses numéros soient filmés en séquences, le plus souvent possible.


 Le film plus marquant de cette collaboration est sans conteste le film Top Hat, dont le titre traduit en français est « le danseur du dessus ». Le scénario est tout aussi mince que celui des autres films, mais la beauté des séquences de danse dépasse tout ce que le couple a pu réaliser jusque là. Sur la célèbre chanson Cheek to cheek écrite par Irvin Berlin, Ginger arbore une splendide robe toute de plumes cousue. « J’ai vu la robe pour la première fois le jour du tournage raconte plus tard Fred Astaire, et j’étais horrifié de la façon dont elle perdait des nuages de plumes à chaque tour et détour. C’était comme si un coyote avait attaqué un poulet, je n’avais jamais vu autant de plumes de ma vie !


Le « couple » se sépare après une série de semi-échecs et également car Ginger Rogers souhaite à présent s’émanciper, mener une carrière d’actrice et pas uniquement de danseuse.
Elle tournera notamment plus tard avec Cary Grant et la jeune débutante Marilyn Monroe dans Chérie je me sens rajeunir de Howard Hawks en 1952.

Ginger et Fred seront à nouveau réunis, après plus de dix ans de séparation, pour leur dernier film en commun, cette fois à la MGM sous la bannière d’Arthur Freed : le style est très différent mais la classe est toujours là !



Dans un émouvant écho à un film plus ancien de leur carrière, Shall we dance (sur les ailes de la danse), ils reprennent la chanson de George et Ira Gershwin, la très belle déclaration d’amour They can’t take that away from me…


Version 1937 Shall we dance (L’entreprenant M. Petrov)



Version 1949 The Barkleys of Broadway (Entrons dans la danse)



Pour aller plus loin, des films :
1934 : La joyeuse divorcée (The gay divorcee)  

1935 : Le danseur du dessus (Top Hat)

1936 : En suivant la flotte (Follow the fleet)

1936 : Sur les ailes de la danse (Swing time)

1937 : L’entreprenant M. Petrov (Shall we dance)

1938 : Amanda (Carefree)

1939 : La grande farandole (The story of Vernon and Irene Castle)

1949 : Entrons dans la danse (The Barkleys of Broadway)
Un dossier de revue :
Positif N°598, décembre 2010 « Anatomie d’un studio : la RKO » et tout particulièrement l’article « Fred et Ginger, pourquoi eux ? »

Un livre : La Comédie musicale et Fred Astaire / Christophe Champclaux


Cunégonde de Hauteville

Retrouvez le billet précédent de Cunégonde ICI







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